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La neutralité carbone en 2050 nécessite-t-elle une révolution énergétique ?

Publié par Bruno Defrance
22 mars 2021 à 17h34

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Alors que le climat continue sa lente évolution vers un réchauffement toujours plus alarmant, de plus en plus d’idées germent pour refréner cela. La consommation en électricité fait bien évidemment partie des éléments à réguler. En France, le but est par exemple de se diriger vers la neutralité carbone d’ici 2050. Les émissions de gaz à effet de serre font en effet partie des pires facteurs pour le changement climatique en cours. Un tel projet peut-il toutefois voir le jour en une trentaine d’année ? Notre dépendance à l’électricité peut-elle arrêter d’être néfaste ? Quid des énergies fossiles et atomiques encore bien trop sur le devant de la scène ?

La consommation en électricité d’aujourd’hui à demain : que prévoir ?

Futura Sciences a eu la bonne idée d’interviewer Michael Webber, responsable science et technologie chez Engie. Cet entretien, utile et intéressant à plus d’un égard, permet de prendre conscience des efforts à faire pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Cette date est l’objectif fixé par la Commission de Régulation de l’Énergie.

Dans un premier temps, il faut bien comprendre que la consommation en électricité se veut déjà supérieure aux prévisions initiales. En 2020, elle atteint ainsi en France les 449 TWh. Ce chiffre estimé ne devait, d’après les prévisions de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie en 2015, même pas être atteint d’ici 2050. Sachant qu’1 TWh équivaut à 1 000 000 de MWh, et donc à 1 000 000 000 de kWh, l’unité de mesure de base en consommation électrique, ces chiffres ont de quoi faire des étincelles. Les nouvelles prévisions indiquent qu’en 2050, la consommation électrique pourrait facilement atteindre les 850 TWh, rien qu’en France.

La consommation électrique en TWh est quasiment en constante augmentation depuis 2005

Pour produire de l’électricité avec un taux d’émission de carbone nul, il faut se concentrer sur des modes de production écologiques. L’hydraulique, l’éolien et le solaire ont d’ores et déjà largement fait leurs preuves. La demande en ressources énergétiques se fait toutefois bien trop importante pour s’appuyer uniquement sur ces méthodes.

De plus, les systèmes de stockage d’énergie devraient immédiatement être revus à la hausse. En effet, afin de s’axer sur un mode d’énergie renouvelable et intersaisonnier, il faut pouvoir conserver de grandes quantités d’électricité. D’aujourd’hui à 2050, les travaux à réaliser dans ce sens sont donc énormes, et se doivent de vite faire évoluer les choses pour être viables au plus vite. Le but est de pouvoir entrer dans le protocole ZEN, pour Zéro Émissions Nettes. Pour enfin arriver à cela, il faut toutefois également mettre au rebut les énergies fossiles ou nucléaires.

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Plutôt que la transition, mieux vaudrait opter pour la révolution énergétique

Actuellement, les trois quarts de notre énergie consommée proviennent encore et toujours des matières fossiles. Charbon, pétrole et gaz n’ont en effet pas encore dit leur dernier mot. Ces énergies, si elles réduisent la consommation en électricité, n’en restent pas moins extrêmement néfastes pour l’environnement. Bien qu’il soit de plus en plus question de les faire disparaitre, la transition reste cependant lente et difficile. Si le but du citoyen est de réduire sa consommation en gaz ou électricité, celui des gouvernements doit être de la réguler de manière plus écologique et responsable.

La part de production électrique la plus massive revient encore et toujours au nucléaire en France

2050 est encore une fois censé marquer un tournant à ce niveau-là. C’est ici qu’une France ZEN est supposée débuter. L’État mise donc sur les trente années à venir pour faire disparaitre ces modes de production d’énergie. Le nucléaire reste actuellement le mode de production le plus stable et prolifique. Aujourd’hui, près de 70% de la production en électricité provient déjà des centrales nucléaires. La part faite aux autres moyens de production, comme les bioénergies, le solaire ou encore à l’éolien, reste cependant encore trop faible.

D’autres modes de production alternative voient régulièrement le jour, comme la méthanisation. Celle-ci permet de produire du biogaz issue de la fermentation des déchets. Il s’agit donc ici non pas de la consommation en électricité mais bien en gaz. Cela reste toutefois une façon simple et écologique de créer de l’énergie. Ce genre de projet trouve pourtant de nombreux barrages, les installations de méthaniseurs se heurtant souvent au refus de la population.

La route semble donc encore longue avant d’atteindre une consommation entièrement propre et neutre au niveau des rejets de carbone. 2050 semble encore bien loin d’un point de vue urgence climatique. Pourtant, d’un point de vue aménagement à implanter et mode de pensée à faire évoluer, trente ans peuvent sembler courts. Le développement des réseaux électriques, des systèmes de stockage d’énergie et de bien d’autres infrastructure n’est donc pas près de s’arrêter. Tout cela risque de demander encore beaucoup de temps, d’argent, et d’énergie bien évidemment.

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Auteur de l'article

Bruno Defrance – 40 articles publiés

Bruno, rédacteur pour MaPetiteEnergie.

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