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Crise énergétique : quel état pour le marché de l’énergie en 2023 ?

Publié par Steve Luga
7 septembre 2022 à 10h33

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Le marché de l’énergie en France et en Europe est actuellement en grande difficulté. Face à la crise énergétique, des problématiques de plus en plus nombreuses émergent chaque jour. La guerre en Ukraine et la position hostile de la Russie viennent, enfin, s’ajouter à ce climat tendu. Dans une ambiance délétère, l’Europe tente donc de trouver des solutions. En France, le pays est également dans une situation difficile. EDF, premier fournisseur et producteur d’énergie, se trouve dans une situation alarmante. Endetté jusqu’au cou, le premier électricien français peine également à relancer son parc nucléaire, dont plus de la moitié est actuellement à l’arrêt. Toutes ces problématiques amènent donc à se poser des questions quant à l’état du marché de l’énergie en 2023, en France comme en Europe.

Réacteurs à l’arrêt et robinets russes fermés : un hiver qui s’annonce rude en France

On ne peut pas vraiment dire que le marché européen de l’énergie soit au top de sa forme. Depuis maintenant plus d’un an, l’Europe est confrontée à une crise énergétique sans pareille. La crise sanitaire du Covid-19 n’y est pas pour rien. Au lendemain des nombreux confinements et d’une baisse d’activité forcée, la reprise soudaine et la forte hausse des besoins en énergie ont fait exploser les prix du gaz au kWh et de l’électricité sur le territoire européen.

Alors que le prix du gaz subissait des hausses records, le tarif de l’électricité, indexé sur celui du gaz, a également accusé une flambée soudaine. Il faut également ajouter à cela le déclenchement de la guerre en Ukraine par la Russie. Cette attaque armée, condamnée par l’Europe, a fait monter la tension entre l’Union Européenne et la Russie. Moscou a alors menacé de couper l’alimentation de l’Europe en gaz : on considère que la Russie fournit plus d’un tiers des achats annuels de l’Europe en gaz.

S’est alors engagé un véritable bras de fer entre l’Union Européenne et Vladimir Poutine, le président russe. Entre sanctions disciplinaires, accords commerciaux renégociés et menaces dissimulés, les deux belligérants n’ont eu de cesse de tenter de prendre l’ascendant sur cette situation. Dernièrement, il semblerait néanmoins que la Russie ait mis ses menaces à exécution. Fin août, Gaprom, le géant gazier Russe, a annoncé suspendre ses livraisons de gaz vers l’Europe en raison d’un incident technique.

Pour de nombreux spécialistes, cet incident n’est qu’une excuse de la part de Moscou pour utiliser le gaz comme une véritable arme. Néanmoins, l’épée de Damoclès du gaz Russe n’est pas le seul problème. En France, le marché de l’énergie est également en difficulté. EDF, le premier électricien de France, est en grande difficulté et accuse une dette de plus de 65 milliards d’euros. De plus, plus de la moitié des réacteurs nucléaires d’EDF sont actuellement à l’arrêt en raison de problèmes de corrosion et de maintenance. Une situation qui ne présage rien de bon à l’arrivée de l’hiver qui s’annonce plus rude que jamais pour les Européens.

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L’Europe est donc actuellement enlisé dans une crise énergétique encore jamais vue. Le bras de fer constant avec la Russie et la flambée des prix de l’énergie ont grandement fragilisé la stabilité du marché de l’énergie en Europe. Néanmoins, face à cette situation alarmante, les pays se montrent plus solidaires que jamais. Ainsi, l’Iran a offert de combler les besoins de l’Europe en gaz si la Russie vient à stopper ses exportations.

Cette aide n’est, toutefois, pas offerte de bonne grâce ; l’Iran exige, en retour, une renégociation de certains accords commerciaux et une levée de son interdiction à l’arme nucléaire. De son côté, l’Europe organise des réunions exceptionnelles et des conseils de défense pour tenter de dégager des solutions viables. Plusieurs pays ont ainsi reçu le feu vert pour plafonner les prix de l’énergie pendant une année.

C’est notamment le cas de la France, qui annonce une reconduite du bouclier tarifaire sur l’année 2023. Les prix du gaz et de l’électricité seront donc plafonnés sur l’année à venir. Le gouvernement s’engage ainsi à protéger le pouvoir d’achat des Français. Néanmoins, si les prix plafonnés protègent les clients, les fournisseurs d’énergie alternatifs subissent la flambée du coût de l’électricité en France de plein fouet. Il y a quelques semaines, Iberdrola, le fournisseur espagnol, indiquait ainsi se retirer partiellement du marché de l’énergie en France.

De son côté, EDF déploie également des moyens exceptionnels pour tenter d’endiguer la crise énergétique. Le gouvernement a ainsi annoncé lancer une offre de rachat publique dans l’espoir d’acquérir la totalité des parts d’EDF. Ainsi, l’exécutif français espère tirer EDF du gouffre de dettes dans lequel il est actuellement coincé. L’électricien français a également annoncé un plan massif de réhabilitation de ses réacteurs nucléaires. Le groupe EDF table ainsi sur une remise en service totale de son parc nucléaire pour 2023, soit 56 réacteurs nucléaires.

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Steve Luga – 83 articles publiés

Steve Luga - Rédacteur pour MaPetiteEnergie

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