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EDF, Engie : des restructurations dénoncées par les syndicats

Publié par Elissa Abou Merhi
18 novembre 2020 à 12h16

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EDF et Engie, figures historiques dans le marché énergétique français, secouent le secteur. Entre vente de parts, restructuration interne et scission des services, les deux géants de l’énergie créent un vent de panique au sein de leur force salariale. La CGT, CFDT et FO rassemblent ainsi leur pouvoir syndical pour inciter à une journée de mobilisation ce 26 novembre 2020. Cette journée, qui n’est pas un appel à la grève, cherche à alerter sur les décisions internes prises par les deux groupes, jugées des plus inquiétantes. Ces projets de réorganisation, toutefois, ne sont pas une nouveauté. Ils viennent pourtant inquiéter massivement les syndicats alors que les plans d’action semblent s’enclencher de plus en plus rapidement.

Une scission d’Engie pour une nouvelle entité à 13 milliard d’euros de CA

Les plans de réorganisation du fournisseur historique de gaz en France, Engie, sont, comme pour EDF, sur le tapis depuis plusieurs mois, des rumeurs alertant déjà les syndicats au cours de l’hiver 2019. La restructuration de Engie s’est toutefois réellement enclenchée cet été, avec la vente de 29,9% de ses parts chez Suez à Veolia. Cette première cessation, déjà décriée par les syndicats, ne fait que marquer le début d’un grand programme de réorganisation. Présenté au cours de l’été, il annonce plus de 8 milliards d’euros de cessions.

Dans l’optique de se recentrer sur leurs secteurs premiers, soit le gaz et les énergies renouvelables, le grand groupe cherche en effet à se séparer de toutes ses activités secondaires. Cette restructuration passe alors par une scission du grand groupe, avec la création d’une nouvelle entité, dévoile Engie le 13 novembre. Nommée New Solutions en interne, cette dernière réunirait un cinquième du chiffre d’affaire de Engie, soit un montant estimé à 13 milliards d’euros.

Cela représente surtout près de 72 000 emplois à risque, sur le sol français comme en Amérique du Nord. Une inquiétude certaine pour les salariés, que les syndicats font remonter. Ils allient alors leur force aux salariés de EDF, soumis selon eux à la même attitude « anxiogène » de la part des grands groupes.

Engie s’engage dans un plan de restructuration affichant plus de 8 milliards d’euros de cessions, inquiétant ses syndicats.

New Solutions pourrait posséder un modèle d’actionnaire différent, soit la possibilité de perdre le contrôle gouvernemental sur cette entité. Cela pourrait, toutefois, éviter à Engie de perdre les contrats sur lesquels l’État, actionnaire majoritaire, peut poser veto. Comme exemple, début novembre, un contrat s’élevant à sept milliards de dollars, refusé. Il engageait du gaz de schiste par fracturation hydraulique venant des États-Unis. La production de cette source d’énergie fossile est toutefois interdite en France. De plus, au vu des objectifs neutralité carbone, elle ne correspond pas à l’ambition française. Cette nouvelle scission peut alors inquiéter tant d’un point de vue social que sur une échelle environnementale, mettant en péril la transition énergétique souhaitée par les groupes.

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EDF : bientôt désintégré pour répondre aux exigences européennes ?

La situation du côté du grand groupe électrique n’est pas des plus rassurants pour les syndicats. Ces derniers insistent sur la double restructuration en cours, créant un climat des plus angoissants. EDF, en effet, s’apprêterait à se lancer dans une réorganisation de grande taille. Le groupe souhaite en effet scinder ses trois pôles d’activités principales en groupes distincts. Ainsi, selon le plan de refonte « Hercule », les centrales nucléaires, les énergies renouvelables et les énergies hydrauliques auraient chacune leur propre entité. EDF deviendrait alors EDF bleue, EDF vert et EDF azur.

La mobilisation des syndicats, prévue le 26 novembre, se fait notamment en opposition au projet de division du groupe EDF, avec une nouvelle entité dédiée au nucléaire.

Cette déstructuration se fait toutefois dans un but économique et légal certain. En isolant les centrales nucléaires à leur propre entité, le groupe EDF souhaite bénéficier d’une régulation spécifique et de tarifs repensés. Le même enjeu se retrouve pour les énergies hydrauliques : la nouvelle entité permettrait d’asseoir un statut de quasi-régie de EDF. Cette division vient toutefois de demandes depuis Bruxelles. La Commission Européenne souhaitait même pousser davantage la restructuration de EDF. Elle réclamait la désintégration du grand groupe, pour trois entités non contrôlées par la maison-mère.

Jean-Bernard Levy, PDG de EDF, ne compte pas procéder à une désintégration. Les négociations, en bonne voie, entendent davantage s’orienter vers cette division en groupes. Le secrétaire général de la FCE-CFDT, Sébastien Michel, souligne qu’un tel démantèlement reste dangereux pour un grand nombre d'emplois. Les frayeurs des syndicats les poussent à demander une journée de mobilisation massive, ce 26 novembre. Pourtant, cette mobilisation confinée, pour l’instant, n’entraîne pas de grèves effectives. Chaque entreprise, selon les décisions des syndicats en place, devra lancer le mouvement de grèves d’elle-même, si souhaité.

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Auteur de l'article

Elissa Abou Merhi – 31 articles publiés

Elissa - Rédactrice pour MaPetiteEnergie

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  • Arrêté, de bradé, les équipements,de productions d électricité payé par nos impôts, et pour gavé, les pilleurs de la nation,et avec la complicité des politiques, voyous,gare aux conséquences, de cette nouvelle, idée, de ces depouilleur de l état.

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