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Pour faire face à l’augmentation continuelle des prix de l’énergie depuis de nombreux mois maintenant, le gouvernement français a décidé de geler les prix du gaz et de l’électricité jusqu’au 30 juin 2022. Si les consommateurs sortent gagnants de cette équation, les fournisseurs d’énergie ne peuvent pas en dire autant. En effet, certains d’entre eux sont pénalisés et risquent de perdre beaucoup d’argent. C’est notamment le cas des fournisseurs alternatifs qui n’ont pas une grosse clientèle. Afin de contrer cet effet néfaste de la mesure, l’exécutif dépose cette semaine un amendement au projet de loi de Finances.

Versement d’un acompte pour dédommager les fournisseurs impactés par le gel des prix de l’énergie

L’objectif actuel est de réduire le poids de l’augmentation du prix de l’énergie sur les ménages français. Pour ce faire, le Premier ministre Jean Castex a pris la parole au cours du mois d’octobre. Par son biais, le gouvernement a déclaré bloquer les prix du gaz et de l’électricité à partir du 1er novembre. Cette mesure d’urgence, initialement prévue pour durer jusqu’en avril 2022, se prolonge jusqu’au 30 juin 2022. Ce n’est pas tout puisque l’État a aussi annoncé qu’un chèque carburant d’une valeur de 100€ sera attribué à tous les Français gagnant moins de 2000€ net par mois.

Le gel des prix de l’énergie est une bonne mesure pour les ménages. Cependant, elle risque d’impacter les fournisseurs de gaz et d’électricité. En effet, avec cette mesure, ils sont obligés de vendre l’énergie à un tarif inférieur au prix d’achat. De ce fait, ils vont mathématiquement perdre en revenus. Si les fournisseurs historiques comme EDF ou Engie peuvent supporter cette perte pendant un certain temps sans être mis en danger, ce n’est pas le cas des petits fournisseurs d’énergie alternatifs.

Gel prix de l'énergie fournisseurs

Le blocage des prix de l’énergie, en faveur des consommateurs, impacte la trésorerie des petits fournisseurs d’énergie.

Pour les aider, le gouvernement va verser un acompte aux fournisseurs d’énergie qui approvisionnent moins de 300 000 sites. Cette somme doit leur parvenir avant le 28 février 2022 et a pour but de « soutenir la trésorerie des fournisseurs de taille modeste ou ceux qui se trouveraient en difficulté ». Cette mesure de dédommagement peut permettre de sauver plusieurs fournisseurs de gaz et d’électricité, notamment les fournisseurs régionaux ou ceux spécialisés dans la fourniture d’énergie aux professionnels.

Ce dédommagement se finance par « une compensation par le budget de l’État, au titre des charges de service public de l’énergie, des pertes qu’ils subiraient et qu’ils n’auraient pas pu recouvrer au terme de la période de rattrapage du gel des tarifs« . Ainsi, les fournisseurs impactés par le gel des prix de l’énergie peuvent supporter plus facilement cette période.

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Le blocage des prix du gaz et de l’électricité représente une perte de 1,2 milliard d’euros

Le gel des prix de l’énergie est effectif depuis le 1er novembre et prendra fin en juin 2022. Cette mesure exceptionnelle, si elle est profitable aux particuliers, elle ne l’est pas aux fournisseurs d’énergie. Cet hiver, ils devront vendre le gaz et l’électricité à leurs clients moins cher que les cours du marché. Pour l’heure, ces derniers sont très élevés. Pour contrebalancer cette situation compliquée et ne pas trop désavantager les fournisseurs d’énergie, au printemps, les clients devront payer un peu plus cher l’énergie qu’ils consomment. Ainsi, les opérateurs pourront récupérer les sommes payées en plus en hiver.

Augmentation prix gaz 2021

Graphique montrant l’augmentation du prix du gaz de novembre 2020 à novembre 2021.

À noter que le surplus payé par les clients ne peut pas dépasser le niveau actuel des prix du marché de l’énergie avant fin 2022. Si le cours des prix de l’énergie continue d’augmenter, les fournisseurs perdront de l’argent jusqu’à la fin de l’année.

D’après les calculs de Bercy, le coût de cette perte de recettes s’élève à environ 1,2 milliard d’euros. Cependant, cette estimation est à mettre en corrélation avec l’évolution du cours des marchés mondiaux. De ce fait, la perte pourrait être encore plus grande, si les prix de l’énergie venaient encore à augmenter. À titre d’exemple, ce mois-ci, les prix du gaz auraient dû augmenter d’environ 15% après avoir grimpé de 12,6% en octobre.

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