La 26e conférence mondiale sur le réchauffement climatique s’est ouverte ce lundi. Plus de 120 dirigeants venus du monde entier, réunis à Glasgow, vont tenter, pendant 2 semaines, de réduire la portée des désastres climatiques annoncée. Au programme de la grande conférence : la neutralité carbone totale d’ici à 2050 et la sortie de la dépendance aux énergies fossiles. Deux engagements importants, rappelés d’ailleurs par le Président Emmanuel Macron dans un tweet la veille de l’ouverture de la COP26.
COP26 : entre neutralité carbone et sortie des énergies fossiles
La journée d’ouverture de la COP26, ce lundi, était placée sous le signe de l’appréhension : les dirigeants mondiaux redoutent en effet une « une colère et une impatience incontrôlables » en cas d’échec de la conférence, selon les dires de Boris Johnson, premier ministre britannique. Cette déclaration intervient à l’heure ou les rassemblements et les manifestations en marge de la COP26 se multiplient.
Une journée d’ouverture marquée par les discours d’urgence sur le réchauffement climatique
La conférence a, en effet, très mauvaise presse. Vue d’un mauvais œil par de nombreux militants contre le réchauffement climatique, ils y voient une réunion d’apparat, qui sert à signer des engagements voués à ne pas être respectés par la suite. Près de 850 000 personnes ont d’ailleurs signé cette semaine une pétition interpellant les dirigeants du monde entier face à la menace du réchauffement climatique.
La réduction des émissions de gaz à effet de serre et la « décarbonisation » des pays et des industries reste une des problématiques majeures de cette COP26.
Présents à la COP26, les pays membres du G20 représentent, à eux seuls, près de 80% des émissions mondiales de CO2. Le sommet du G20, tenu avant la COP26, avait d’ailleurs invité les pays membres à s’engager à limiter le réchauffement climatique à +1,5°. Loin d’atteindre ces critères, le mode de consommation actuel mènerait à un réchauffement climatique de 2,7°, comme l’a rappelé Emmanuel Macron lors de son discours à la COP26.
Toutefois, tout n’est pas perdu : il est bon de rappeler qu’en 2015, les prévisions affichaient un réchauffement de 3,7°. La limitation du réchauffement climatique à +1,5° était donc présent dans la plupart des discours d’ouverture de la COP26, ce lundi, accompagné de la neutralité carbone et de la fin des subventions aux centrales à charbon. Boris Johnson a alerté les dirigeant, en prévenant que « si Glasgow échoue, c’est tout qui échoue ».
Le silence des absents fait écho aux promesses des pays présents
La journée d’ouverture a aussi été marquée par l’absence remarquée de la Chine, qui n’est pas du tout représentée dans cette grande conférence. L’absence de la Chine allait de pair avec celle de la Turquie, de la Russie et du Brésil, figurant pourtant parmi les pays les plus pollueurs.
C’est le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a sans doute fait la plus forte impression ce lundi. Dans un discours alarmiste, il exhorte les dirigeants mondiaux à « choisir de sauvegarder notre avenir et sauver l’humanité », insistant sur le fait qu’il y en a « assez de nous tuer nous-même avec le carbone ».
Des engagements concrets et précis sont attendus à la suite de cette conférence. L’heure est en effet à l’urgence climatique. Les engagements et les actions qui devraient en découler devraient permettre de réduire les conséquences du réchauffement climatique et d’accompagner la transition énergétique. En effet, la neutralité carbone n’est pas atteignable sans une réduction de la consommation d’énergie et une production plus modérée, et plus respectueuse de l’environnement.
La bonne volonté et les bonnes intentions suffiront-elles à réguler le climat ?
De l’extérieur, la COP26 semble porter sur une note positive, bien qu’alarmiste, et une véritable volonté d’avancer. Les dirigeants mondiaux semblent enclins à faire des concessions et à s’engager durablement contre le réchauffement climatique en enclenchant une transformation du système économique et énergétique mondial. Néanmoins, ce jeudi, Greta Thunberg, porte-parole d’une jeunesse inquiète face à l’état du climat, dénonçait un greenwashing, ou « écoblanchiment » à la table des négociations concernant l’achat de crédit carbone. Cette table ronde réunissait notamment BP et Shell, deux géants des énergies fossiles.
Des excuses officielles de la part des Etats Unis
Joe Biden, président des Etats Unis, voit dans la lutte contre le réchauffement climatique une opportunité économique incroyable. C’est en tout cas ce qu’il affirme dans son discours à la COP26. Le président Emmanuel Macron félicite, quant à lui, les dirigeants mondiaux d’avoir « tenu bon » et d’avoir « gardé la communauté internationale unie ». Il voit aussi dans la COP26 une occasion de mettre en place des stratégies qui viendront crédibiliser l’objectif de neutralité carbone, ainsi que celui d’un réchauffement plafonné à 1,5°.
Les discours d’ouverture de cette COP26 étaient gonflés d’une sincère envie que les économies et les pays contribuent et prennent leurs responsabilités pour permettre une évolution notable, notamment avec les accords commerciaux. Une bonne volonté apparente et des beaux discours qui devront être appuyés par des actions concrètes.
Côté neutralité carbone, le sujet au centre de tous les débats, l’Inde s’est engagée à réduire l’intensité carbone de son économie de 45%. Le premier ministre Narendra Modi prévient néanmoins : la neutralité carbone de son pays ne sera pas atteignable avant 2070. Les Etats-Unis ont également fait preuve d’humilité et de sincérité : le Président Joe Biden s’est officiellement excusé pour le retrait des Etats Unis de l’accord de Paris, décision prise pendant le mandat de Donald Trump.
150 mille milliards de dollars réclamés pour endiguer le réchauffement climatique
Enfin, la cérémonie d’ouverture a également été marquée par l’intervention de Walelasoetxeige Paiter Bandeira Suruí, jeune représentant officiel du peuple Paiter Surui en Amazonie brésilienne. Son discours déplore le lent recul de la biodiversité, la mort lente des rivières et l’absence de plus en plus marquée de certaines espèces d’animaux.
L’avenir des énergies renouvelables était longuement abordé dans le bilan de RTE sur les futurs énergétiques 2050 : c’est maintenant aux membres de la COP26 de s’interroger sur le sujet.
En réponse à ces problématiques, les dirigeants promettent des actions concrètes contre la déforestation. Plus de 100 pays se sont engagés cette semaine dans l’enrayement dans la déforestation d’ici à 2030. Ici également, les ONG estiment malheureusement cette échéance trop lointaine. Plus que jamais, des actions immédiates sont réclamées. Plus de 80 pays s’engagent également à réduire les émissions de méthane, gaz à effet de serre bien plus puissant que le CO2. Leur engagement concerne une réduction de 30% par rapport à leurs émissions enregistrées en 2020. Ici également, cet engagement se donne 2030 comme date butoir.
Pour terminer, ce jeudi, 19 pays s’engageaient à clôturer définitivement le financement de projets d’énergies fossiles non équipés de techniques de capture carbone à l’étranger. Dernier rebondissement dans cette semaine mouvementée : la secrétaire au trésor des Etats Unis Janet Yellen a estimé que le coût de la transition énergétique et de la neutralité carbone s’élèverait à 150 mille milliards de dollars dans les trois prochaines décennies. Un chiffre colossal qui va demander le concours de l’ensemble des pays, sans exception.
Donnez votre opinion : commentez !