Ce qu'il faut retenir du transport du gaz en France

Pour le territoire français, le transport du gaz est effectué comme suit :

  • Le gaz arrive principalement par gazoducs de Norvège, Russie et autres pays.
  • Il peut aussi arriver sous forme liquide : le GNL.
  • Il est ensuite injecté dans le réseau par les deux gestionnaires.
  • Il y a au total 38 000. km de canalisations pour le gaz en France.
  • GRTgaz en gère plus de 32 000 km.
  • Teréga s’occupe des 16% restants.

Sur le territoire français, l’acheminement du gaz jusqu’aux consommateurs dépend de plusieurs intermédiaires. En particulier les entreprises GRTgaz et Téréga, qui se partagent la gestion du transport de cette ressource. Tout le monde a en tête les images des gazoducs traversant des centaines de kilomètres, parfois plus. Mais le réseau est loin de se limiter à ces infrastructures.

Quels sont les deux gestionnaires du transport de gaz naturel en France ?

En France, le réseau de gaz est géré par deux entreprises privées, dont l’une s’occupe d’une grande majorité du territoire. Ceci s’explique par des raisons historiques, en particulier la découverte d’un gisement de gaz naturel à Lacq dans les Pyrénées-Atlantiques. Une compagnie d’exploitation est alors créée pour l’occasion dans les années 1950.

GRTGaz et Téréga, transporteurs du gaz naturel en Europe.

GRTGaz et Téréga permettent d’approvisionner la France en gaz naturel.

Pour le reste du territoire, c’était la Compagnie française du méthane qui s’occupait de distribuer la ressource aux foyers éloignés de cette région. Depuis, la situation n’a pas vraiment changé pour la distribution, bien que le gisement ne soit plus exploité pour une injection dans le réseau national. Après plusieurs mutations, il existe toujours deux entités distinctes pour opérer sur le réseau national.

Comment GRTgaz, filiale d’Engie, gère le transport du gaz naturel sur la quasi-totalité de la France ?

La société GRTgaz s’occupe de loin de la plus grande partie du réseau. Elle prend la relève de GDF en 2005 lorsqu’a lieu la fusion avec Suez suite à la libéralisation du marché de l’énergie. GDF-Suez devient alors Engie, et crée la filiale GRTgaz dont elle détient actuellement 75% des parts. L’entreprise est propriétaire du réseau dont elle s’occupe, et reste pour le moment sous le giron de l’État français.

GRTgaz détient plus de 32 000 km de canalisations de gaz sur les 38 000 km qui constituent la totalité du réseau. C’est donc la grande majorité qui se retrouve placée entre ses mains. Ces gazoducs se divisent en deux catégories, avec d’un côté les grandes artères qui servent à alimenter les différents points de distribution. De l’autre, les réseaux régionaux alimentent industriels et particuliers en gaz avec des tuyaux d’une circonférence et d’une pression moindre.

Petite histoire du transporteur GRTgaz :

  • en 2005, GRTgaz est créée pour remplacer GDF dans ses activités de transport ;
  • GDF-Suez devient Engie mais reste actionnaire majoritaire de GRTgaz, actuellement à hauteur de 75% ;
  • GRTgaz ouvre ensuite une filiale en Allemagne et gère un gazoduc qui relie la République tchèque à la France via l’Autriche et l’Allemagne ;
  • GRTgaz fusionne avec Elengy en 2017, une filiale d’Engie qui gère des terminaux méthaniers.

Qui est Téréga, distributeur de gaz naturel et responsable de son stockage ?

Teréga est une entreprise dont l’existence s’explique par l’histoire de l’exploitation du gaz naturel en France. Même si le gisement de Lacq ne sert plus à alimenter le réseau, la compagnie persiste dans ses activités. Elle reste donc gestionnaire d’une partie du transport de gaz pour le Sud-Ouest du pays.

Elle détient un peu plus de 16% du réseau français. Soit l’équivalent d’environ 5 000 km de canalisations, principalement dans les sous-sols béarnais. Par contre, elle est plus active dans la gestion des stocks : avec les sites de stockage de Lussagnet et Izaute, elle est responsable de 24% des réserves de la France. Des difficultés ou au contraire une période stable pour l’entreprise peuvent participer aux évolutions du prix du gaz.

Quelques éléments sur Teréga :

  • de sa création en 2005 jusqu’à 2018, la compagnie s’appelle TIGF ;
  • d’abord filiale de Total, elle est maintenant détenue par plusieurs groupes dont EDF et la Snam (Italie) ;
  • sa participation dans le réseau est minoritaire avec 5 000 km de canalisations ;
  • elle prend aussi part au stockage avec 24% des capacités nationales.
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Quels sont les rôles et missions des distributeurs de gaz liquide et naturel ?

De toute évidence, les entreprises en charge du transport du gaz se doivent avant tout de maintenir les réseaux de distribution en état de marche. Ce qui comprend entretien régulier, remplacement et investissements pour agrandir le réseau si besoin. C’est une mission de service public à temps plein, voilà pourquoi des organismes en ont la charge et que c’est là leur seule activité.

Il leur incombe aussi d’assurer la circulation du gaz en toutes circonstances, pour que les utilisateurs ne rencontrent pas de coupure. La régulation est donc l’une de leurs missions, puisque la consommation n’est pas constante selon les périodes de l’année et de chaque journée. Cette responsabilité doit également être tenue auprès des fournisseurs, qui ont des contrats à honorer et paient pour ce service.

Missions des transporteurs de gaz naturel

Quelles sont les missions des transporteurs de gaz naturel ?

Les transporteurs de gaz ont également une mission toute particulière. Ils sont en charge de donner au gaz son odeur particulière. Car le gaz naturel qui alimente les appareils n’a pas d’odeur détectable par l’homme. C’est pourquoi un additif, le thiolane, est injecté dans le réseau. Ainsi en cas de fuite de gaz, les personnes proches peuvent le sentir, et agir en conséquence.

Les missions des transporteurs de gaz sont :

  • entretenir le réseau de distribution national et l’étendre lorsqu’il y en a besoin ;
  • assurer une circulation continue du gaz jusqu’au consommateur en tenant compte des pics de consommation ;
  • permettre aux fournisseurs de se relier au réseau sans encombres pour qu’ils remplissent leur part du marché
  • injecter le thiolane, qui donne son odeur particulière au gaz et le rend détectable par l’homme sans appareil de mesure.

Instauration d’un marché unique pour mettre fin aux zones d’équilibrage

Comme l’ont démontré les parties précédentes, la France a une histoire particulière avec l’exploitation et le transport du gaz. Avec différentes sources d’alimentation, le gaz n’a pas toujours été le même d’une région à l’autre du territoire. Ainsi il existait auparavant des « zones d’équilibrage » qui correspondaient aux compatibilités avec un certain type de gaz. Cela, avant que la CRE n’intervienne pour réguler l’ensemble.

Plusieurs décennies en arrière, il a pu y avoir jusqu’à 8 zones à la fois. Au début du siècle, elles sont réduites à deux, chacune correspondant à l’un des deux gestionnaires de réseau, GRTgaz ou Teréga. Depuis, la Commission de Régulation de l’Énergie a supervisé une réunification avec la création d’un marché unique. Il est désormais entré en vigueur et doit faciliter les connexions avec les réseaux européens à l’avenir, toujours selon la CRE.

Conseils de MaPetiteEnergie

Quelle que soit la zone d’habitation, il est très simple de souscrire à un contrat de gaz fonctionnel. Bien que certains fournisseurs possèdent des noms qui correspondent à une localité précise, ils sont en capacité de desservir toute la France. Il suffit de comparer les contrats de gaz pour trouver le plus adapté à sa consommation et son budget, cela avec les taxes décidées en amont par la CRE.

Du producteur jusqu’au consommateur, l’acheminement du gaz naturel en France

La France importe presque l’intégralité du gaz nécessaire à sa consommation (98%). Ainsi le mix énergétique fait état d’une production très faible sur son propre territoire. Sans compter que ce chiffre ne cesse de baisser et qu’aucune découverte de nouveau gisement n’est à envisager à l’avenir.

Le pays est donc tributaire de ses partenaires pour ce qui est d’extraire et de fournir cette ressource. Mais une fois qu’elle est arrivée sur son sol, c’est à la France de gérer le transport du gaz pour qu’il soit enfin utilisable par le consommateur final. Entre-temps, deux alternatives sont possibles pour l’acheminement du gaz : les gazoducs ou la liquéfaction.

D’où provient le gaz naturel qui parvient à la France ?

La France se fournit essentiellement auprès de deux pays. En première position, la Norvège qui se fait une place sur le marché européen du fait de nombreux gisements à exploiter sur son territoire. Vient ensuite la Russie, qui reste le second détenteur de réserves de gaz naturel mondiales. Ensemble ils assurent plus de la moitié de la consommation de gaz sur le territoire français.

Quelle que soit l’origine du gaz naturel, deux options de transports sont possibles : gazoduc ou véhicule. Pour la première option, il y a trois entrées principales en France : Taisnières (Nord), Dunkerque (Nord) et Obergailbach (Moselle). Sinon, les réceptions de gaz se font dans des terminaux méthaniers. Les principaux sont à Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).

Comment circule le gaz jusqu’en France dans un gazoduc ou pipeline ?

Les gazoducs ou pipelines sont des systèmes globalement assez simples, puisqu’ils consistent en d’énormes tuyaux de canalisations qui permettent de transporter le gaz sur de longues distances, sous pression. La compression du gaz permet de le déplacer plus rapidement, une unité pouvant atteindre les 40 km/h. Au total, leur longueur peut parfois atteindre plusieurs milliers de kilomètres et ils peuvent traverser plusieurs pays avant d’atteindre le consommateur final.

En principe, ceux-ci passent sous terre ou sous l’eau en respectant les normes d’enfouissement. Mais il arrive que certaines parties soient à l’air libre pour des questions liées au terrain (sol sableux ou gelé, par exemple). Bien qu’ils soient conçus pour résister à des conditions difficiles, il arrive que des fuites aient lieu. C’est pourquoi des systèmes de contrôle et de coupure sont placés tout le long de ces installations.

Les gazodus utilisés par GRTGaz et Téragaz, transporteurs de gaz naturel

Comment les gazoducs fonctionnent-ils pour approvisionner les pays européens en gaz naturel ?

Le transit de la ressource via les gazoducs :

  • ce sont des canalisations massives protégées contre les intempéries ;
  • les pipelines passent au travers de plusieurs frontières et atteignent jusqu’à plusieurs milliers de kilomètres ;
  • le gaz est comprimé tout au long de son parcours ;
  • ils sont sous-terrains ou sous-marins en fonction de l’environnement à traverser ;
  • bien que des fuites puissent avoir lieu, les gazoducs restent plus fiables et plus respectueux de l’environnement que le transport par véhicule.
Missions FPEG
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Comment transporter du gaz naturel liquéfié par bateau ?

Les gazoducs présentent certaines limites : ils ne peuvent pas être installés partout et traverser toute la planète. Les obstacles peuvent être aussi bien techniques qu’économiques. Une solution alternative se présente alors aux transporteurs de gaz : liquéfier le gaz, pour le transporter plus facilement dans des navires. C’est ce qui s’appelle le GNL, pour Gaz Naturel Liquéfié.

Ces derniers sont conçus spécifiquement pour le transport de gaz par voie maritime. Ils consistent en d’énormes cuves avec une isolation thermique. En effet le gaz doit être maintenu à -161°C pour rester sous forme liquide. Cette méthode permet de réduire le volume du gaz par 600. Avec la compression des gazoducs, la réduction est seulement par 100, à titre d’exemple.

La part du GNL est en augmentation ces dernières années. En particulier durant l’année 2019, où les importations de gaz sous forme liquéfiée ont bondi de 87% par rapport à l’année passée, d’après un rapport du site Connaissance des énergies. Les pays exportateurs sont notamment le Qatar et l’Australie. Cela dit, le transport sous cette forme reste largement moins rentable que le gazoduc.

L’essentiel sur le transport du GNL :

  • lorsqu’il n’est pas possible de faire passer un gazoduc, le gaz est liquéfié ;
  • ce qui réduit par 600 son volume ;
  • il est ensuite placé dans des navires avec de grandes cuves isolées ;
  • la réception en France se fait dans un terminal méthanier ;
  • il ne reste qu’à redonner au gaz son état naturel pour l’injecter dans le réseau national.
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