Energies

Les récentes augmentations des prix de l’énergie sont en train de secouer les habitudes de consommations ainsi que les politiques. Pour tenter de contrer un phénomène d’inflation qui touche même un pays producteur d’électricité comme la France, de nombreuses réformes sont ainsi proposées. C’est le cas d’une mesure réclamée il y a quelque temps par le gouvernement français à ses homologues de l’Union Européenne. En effet, le marché de l’énergie est également soumis aux lois du marché unique de l’UE, ce qui entraîne de nombreuses concertations pour le moindre changement.

La tentative de la France pour baisser les prix, refusée par 9 pays membres

La réforme mise en avant par la France pour tenter d’enrayer la folle course de ce train de l’inflation lancé à pleine vitesse s’arrête là. En effet, 9 pays membres de l’Union Européenne ont refusé le compromis proposé par la France. Ces pays, qui sont donc l’Allemagne, l’Autriche, le Luxembourg, le Danemark, l’Estonie, la Finlande, l’Irlande, la Lettonie et les Pays-Bas ont dit non dans une déclaration commune. Leur raison est qu’ils refusent d’interférer avec la structure du marché de l’énergie, pour ne pas être trop interventionnistes, et ainsi perdre la confiance des investisseurs.

9 pays de l'Union Européenne refusent la proposition française

9 pays de l’Union Européenne refusent la proposition française de découpler les prix du gaz et de l’électricité

Leur justification tient dans le fait que cette hausse n’est que temporaire et conjoncturelle. De fait, il n’est pas forcément utile de toucher à un système qui a fait ses preuves ; selon eux, le marché de l’énergie actuel : «fonctionne bien depuis une vingtaine d’années, avec des prix vraiment compétitifs (…) Intervenir peut être extrêmement dangereux, cela peut détruire toute confiance dans ce marché» ; d’après le ministre de l’Énergie du Luxembourg Claude Turmes. C’est donc une des raisons avancées pour refuser l’offre française, car ils ne veulent pas tout changer alors qu’ils espèrent que la crise soit passagère.

La Commission européenne est également contre la proposition française en affirmant que le système actuel d’indexation des prix du gaz et de l’électricité est efficace. Elle pense que cette tarification marginale est une bonne chose car cela encouragerait le développement des énergies renouvelables. Le biais de pensée utilisé consiste à dire que cette concurrence oblige les investissements de la part des producteurs d’énergie. Donc, cela permet de développer les énergies alternatives.

En résumé, les 9 pays ont décidé de refuser car :

  • ils refusent de trop intervenir sur les marchés ;
  • ils pensent que les prix sont en hausse seulement de manière temporaire ;
  • le système mis en place est bénéfique pour la transition énergétique ;
  • ils ne veulent pas créer de déséquilibre entre les producteurs d’énergie.
Quelle est l'influence des zones géographiques où sont situées les réserves de gaz naturel ?
À lire aussiLes réserves de gaz naturel dans le monde
Lire la suite

Pourquoi la France veut mettre fin à l’indexation de l’électricité mis en place par l’UE ?

La réforme mise en avant par le gouvernement français fait suite aux mesures prises récemment. Notamment, c’est un prolongement de la mesure annoncée par Jean Castex, qui bloque les prix du gaz et augmente de 100€ le chèque énergie. Dans la lignée de ces mesures, le gouvernement a souhaité agir au niveau européen pour une réponse coordonnée. Ainsi, il en coûterait moins cher aux gouvernements. Cela peut ainsi libérer le marché de l’électricité de la contrainte qui lui est imposée.

Quelle est-elle ? Cette contrainte consiste à coupler les prix de l’électricité avec ceux du gaz. Cela est fait pour fixer le prix de l’électricité car de nombreux pays utilisent des centrales à gaz. C’est également un moyen de réguler et de proposer une concurrence entre les pays qui disposent de moyens de productions plus rapides et moins coûteux. En effet, la France et son parc nucléaire pourraient, sans cette indexation, proposer des tarifs de l’électricité bien moins chers.

Le parc nucléaire français lui permettrait de proposer de l'électricité moins chère

Le parc nucléaire français lui permettrait de proposer de l’électricité moins chère si elle n’était pas indexée

La France avance que le découplage des prix du gaz et de l’électricité permettrait d’éviter que l’électricité produite à un coût très bas ne soit impactée par le gaz en constante augmentation. Cela permettrait d’équilibrer la balance et ainsi faire payer des factures moins élevées au total. Seulement, cela ne marche pas partout dans l’UE, et inévitablement un déséquilibre entre les pays membres se ferait sentir. Selon la France, la consommation en hausse du gaz, du fait d’une demande croissante, tire sans raison les prix vers le haut de manière non corrélée.

En quelques mots, la proposition de la France soutient que :

  • la flambée des prix peut être contrée en découplant les prix de l’énergie ;
  • l’électricité n’est pas plus chère à produire que le gaz ;
  • la montée de la demande et l’état actuel du marché entraînent un surcoût non justifié de l’électricité ;
  • il est possible de profiter d’une facture basse d’électricité en suivant cette mesure.
Mix énergétique français
À lire aussiLe mix énergétique français en 2021
Lire la suite

Partagez !

À lire aussi

Donnez votre opinion : commentez !