L’hiver s’annonce potentiellement très froid. Si c’est le cas, les ménages français vont alors consommer beaucoup d’électricité pour se chauffer. Le risque d’un black-out est-il envisageable ? Le gestionnaire national du réseau de transport d’électricité, le RTE, estime que ce risque est plutôt faible pour le mois de décembre. Cependant, les mois de janvier et février sont pus incertains. En effet, l’organisme appelle à la plus grande prudence lors de ces deux mois, car ils sont plus exposés aux grands coups de froid. Même s’il est difficile de prévoir un risque de black-out, les autorités de l’énergie restent vigilantes.
Pénurie d’électricité et black-out : pourquoi est-il difficile d’estimer le risque pour cet hiver ?
Le risque de pénurie d’électricité et de black-out revient souvent dans l’actualité à l’approche de l’hiver, et pour cause. En cas de grande vague de froid, les ménages français et européens consomment beaucoup plus d’énergie pour se chauffer. Ce n’est pas tant la production d’électricité qui fait défaut, mais l’interconnexion du marché de l’électricité européen. En effet, il suffit que des pays de l’UE consomment soudainement beaucoup d’électricité pour que la France se retrouve dans le noir. Cette situation s’est déjà produite en 1978.
Pour l’instant, il n’y a aucune raison de s’inquiéter. Cependant, le RTE surveille les mois de janvier et de février avec attention, car la situation est bien plus imprévisible. L’institution déclare que « plus on s’éloigne vers janvier-février, plus on commence à avoir de l’incertitude sur un certain nombre de paramètres qui sont maintenant très importants : la température, le vent, mais également la disponibilité de notre parc de production, et notamment du parc nucléaire« .
Il faut aussi ajouter à cela la situation sanitaire dans laquelle est plongé le pays. La crise du Covid-19 pourrait en effet fragiliser encore plus le système de production d’électricité français et accentuer le risque d’un potentiel black-out cet hiver.
La crise du Covid-19 peut-elle accentuer ce risque ?
La situation de la crise sanitaire ne touche pas que le secteur de la santé. Elle impact aussi le secteur de l’énergie, notamment le fonctionnement des centrales nucléaires. La crise a particulièrement chamboulé le calendrier de maintenance des réacteurs nucléaires au printemps 2020. Ce retard peut donc peser sur la production d’électricité en France jusqu’au printemps 2022. C’est d’autant plus un problème que la production d’électricité en France est réalisée à 70% avec de l’énergie nucléaire.
Le RTE avertit que la France doit « s’attendre à une disponibilité du parc nucléaire plus faible que la moyenne historique ». Cette situation a bien entendu été prise en compte dans les estimations du gestionnaire du transporteur de l’énergie. Il n’y a donc pas de souci supplémentaire à se faire sur un éventuel black-out en France.
Que se passe-t-il en cas de black-out en France ?
Si le risque de pénurie d’électricité et de black-out en France reste minime, il a été pris en compte par le gestionnaire du transport de l’énergie. Cas de risque avéré de coupure d’électricité globale, le RTE peut activer plusieurs leviers de sécurité afin de limiter les tensions sur le réseau français. Tout d’abord, il peut demander aux particuliers de réduire leur consommation d’électricité. En réduisant ainsi la consommation des ménages, la tension du réseau peut baisser de 5%. À l’échelle du pays, cette diminution ne se sentirait pratiquement pas.
Ensuite, si cette baisse de 5% n’est pas suffisante pour éviter le black-out, le RTE a à sa disposition une seconde alternative. Elle consiste à appliquer des mesures d’effacement. Ce sont des dispositifs reposant sur des accords passés avec des entreprises et des particuliers qui visent à réduire leur consommation d’électricité. Ces mesures sont maintenant facilitées grâce à l’utilisation d’automate dans le secteur de l’industrie et des compteurs Linky chez les particuliers. Les mesures d’effacement permettent d’économiser jusqu’à 3 gigawatts, soit l’équivalent de trois centrales nucléaires.
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