Depuis quelques mois maintenant, les prix de l’énergie ne cessent d’augmenter, aussi bien le gaz que l’électricité. Pour empêcher que cette situation n’impacte trop les ménages, l’État à bloquer les prix de l’énergie. Cependant, cette crise n’inquiète pas que les particuliers. Les industriels du secteur, notamment ceux qui achètent l’énergie sur le marché de gros, se disent très inquiets et sidérés par la nouvelle augmentation des prix de l’électricité.
Le prix de l’électricité atteint des sommets : où cette hausse va-t-elle s’arrêter ?
Pour la première fois depuis la création du marché de l’électricité, le prix de l’énergie atteint des sommets. Le mercredi 8 décembre, l’électricité se vendait à plus de 200 euros le MWh sur la Bourse européenne de l’énergie EEX. En septembre 2021, la barre des 100 euros avait été franchie pour la première fois. La hausse généralisée du tarif régulé de vente (TRV) de l’électricité continue donc sur sa lancée. Elle commence à inquiéter les industriels du secteur.
AUjourd’hui, le prix de l’électricité se vend à plus de 200 euros sur le marché de gros.
Cette flambée du prix de l’électricité de gros, qui va irrémédiablement se répercuter sur le prix du kWh de l’électricité payé par les particuliers, s’explique par les quotas d’émission de CO2 et par la montée du prix du gaz. Le record atteint mercredi laisse les industriels sans voix. Le prix de l’électricité en France est même plus cher que chez les autres pays voisins européens. Frank Roubanovitch, président du CLEEE, une association de grands consommateurs d’énergie industriels et tertiaires, « n’arrive pas à expliquer le caractère exceptionnel du prix en France« , c’est une « hausse invraisemblable« .
Un risque pour l'emploi dans l’industrie de l’énergie
La situation actuelle est difficile pour les industriels du secteur de l’énergie, car ils sont contraints d’acheter de l’électricité à prix record sur le marché de gros. L’alternative de l’Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique) qui permet de se fournir en électricité nucléaire bon marché auprès d’EDF n’a pas pu aboutir complètement. En effet, ce mécanisme est plafonné et EDF refuse de vendre de l’électricité si peu chère à perte comparée au prix de gros.
Frank Roubanovitch explique que cette crise des prix de l’électricité n’est pas tenable pour les industriels du secteur et pense que certaines entreprises vont mettre la clé sous la porte : « les acheteurs d’énergie sont en phase de sidération, ça a un impact extrêmement lourd sur nos entreprises, certaines vont vraisemblablement fermer leurs sites« .
Les industriels demandent l’augmentation du plafond de l’Arenh pour combattre la hausse des prix de l’énergie.
Une autre voix s’élève et s’inquiète de la situation en la personne de Nicolas de Warren, président de l’Uniden (Union des industries utilisatrices d’énergie). Lui aussi pense que des milliers d'emplois industriels sont en danger en 2022. Dans un communiqué, il demande une nouvelle fois à l’État de revoir à la hausse le plafond de l’Arenh.
Les consommateurs peuvent se rassurer. Dans l’immédiat, cette flambée des prix de l’électricité n’aura pas d’impact sur leurs factures d’énergie. Cela est notamment permis par le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement qui bloque l’augmentation des tarifs réglementés de vente de l’électricité et du gaz à 4% jusqu’à la fin de l’année 2022. Cette mesure risque d’ailleurs de peser bien plus lourd sur les finances publiques.
Pour faire des économies sur leurs factures d’énergétique, les consommateurs peuvent souscrire un contrat d’électricité pas cher, même s’ils ne sont plus aussi nombreux qu’avant. Enfin, il reste la solution de réduire sa consommation d’électricité pour faire des économies au quotidien.
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