Energies

L’ambiance est électrique entre le gouvernement et le groupe EDF, premier électricien de France. Face aux mesures gouvernementales visant à réduire la hausse de prix de l’électricité, le groupe a tout simplement décidé de répondre non. Quelques jours après les annonces officielles du gouvernement, EDF fait entendre son désaccord. Le PDG du groupe, Jean-Bernard Lévy, affirme « employer tous les moyens de recours disponibles » pour se protéger contre les nouvelles mesures. Afin de réduire la hausse des prix de l’énergie, et de la stabiliser à 4% pour 2022, le gouvernement prévoit en effet la mise en place de nombreuses mesures. Or, ces mesures demandent au groupe EDF de faire quelques sacrifices. Ces quelques efforts de la part d’EDF représenteraient un manque à gagner estimé à 8 milliards d’euros. La colère gronde au sein d’EDF, autant au niveau de la direction que du côté des syndicats et des ouvriers.

EDF conteste les mesures contre la hausse des prix de l’électricité

Petit historique de la crise énergétique en France : début 2021, la reprise économique et énergétique frappe fort le milieu de l’énergie. Après plusieurs confinements et une économie mondiale en berne, la remise en marche de la machine n’est pas aisé. Des pénuries et des problèmes d’approvisionnement frappent alors l’Europe. Face à cela, une flambée record des prix du gaz est observée. Les prix de l’électricité, indexé sur les prix du gaz, subissent alors la même hausse sur le marché européen. Cette hausse promet de se répercuter rapidement sur le porte-monnaie des citoyens si rien n’est fait pour diminuer les hausses.

Le gouvernement Français décide alors d’agir. Le premier ministre, Jean Castex, annonce en septembre que la hausse des prix de l’électricité pour 2022 sera maintenue à 4%. De son côté, la CRE (Comision de Régulation de l’Energie) estime que l’augmentation des prix pourrait atteindre les 45% sans l’intervention du gouvernement.

prix de l’électricité

Les mesures gouvernementales pour endiguer la hausse des prix de l’énergie demandent de gros sacrifices de la part d’EDF : la pilule ne passe pas.

Une hausse qui représente plusieurs centaines d’euros par an et par foyer. Pour tenir cette promesse des 4%, beaucoup de mesures sont envisagées dans les mois qui suivent. Le gouvernement en retient plusieurs, notamment quelques-unes nécessitant une participation active d’EDF.

Parmi les mesures, on peut notamment citer l’augmentation des seuils de productions des usines à charbon, afin de fournir une énergie moins chère et plus rapide à produire. Une prime a également été versée aux Français pour les aider à soutenir les dépenses liées à l’énergie. Cependant, une mesure en particulier a suscité une réaction assez vive de la part du groupe EDF.

Le gouvernement a, en effet, augmenté le quota d’énergie qu’EDF est tenu de vendre à ses concurrents. Appelé dispositif Arenh, cette quantité d’énergie nucléaire est revendue à un prix très bas, permettant d’alimenter la concurrence sur le marché de l’énergie. Seulement voilà : l’augmentation de l’Arenh représente, pour le groupe EDF, un manque à gagner estimé à plus de 8 milliards d’euros. Une pilule qui a beaucoup de mal à passer.

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La crise énergétique : source d’un bras de fer entre EDF et le gouvernement

En janvier, Bruno Le Maire et Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, s’engageait à plafonner l’augmentation du prix de l’électricité en 2022, afin que cela n’ai pas d’impact « sur le pouvoir d’achat des Français ». Promesse tenue : mais à quel prix ? EDF semble faire les frais de la crise énergétique et des mesures censées la contenir. L’augmentation du volume de l’Arenh n’a pas les faveurs d’EDF. La direction du groupe n’a pas hésité à exprimer son désaccord face à cette mesure. Jean-Bernard Lévy, PDG du groupe français, a annoncé ce lundi être prêt à mettre en œuvre « tous les moyens de recours disponibles » pour contrer les mesures gouvernementales.

prix de l’électricité

Les nouvelles mesures gouvernementales ne plaisent pas non plus en interne : les ouvriers d’EDF en ont déjà appelé à la grève générale.

Dans l’édition du journal Les Echos de ce lundi, Jean-Bernard Lévy laisse éclater sa colère. « Sachez que le comité exécutif et moi-même restons très combatifs » lâche-t-il. La direction semble ainsi bien décidée à ne pas se laisser faire. Dès l’application des mesures énoncées, EDF se réserve ainsi le droit d’en appeler au tribunal administratif.

Ce n’est pas la première fois que l’agenda du gouvernement entre en collision avec celui d’EDF. L’année dernière, on apprenait le report de la réforme du Grand EDF. Cette dernière devait permettre de scinder le groupe en plusieurs entités distinctes. Une réforme qui devait pourtant être mise en place pendant ce quinquennat, et que la direction du groupe juge nécessaire pour permettre à EDF de subsister.

À quoi faut-il s’attendre pour la suite ? Le porte-monnaie des Français semble, pour le moment du moins, protégé. En revanche, le groupe EDF se sent clairement laissé de côté dans la lutte contre les prix de l’électricité. Ces mesures risquent fort de creuser encore un peu la mésentente entre l’ancien fournisseur historique et le gouvernement. Du côté des employés, c’est également la colère qui gronde. Les syndicats d’EDF ont déposé un préavis de grève pour ce mercredi 26 janvier. Une chose est sûre : la crise énergétique en France n’en a pas fini de faire parler d’elle.

Ce qu’il faut retenir de cette actualité :

  • une hausse des prix de l’électricité plafonnée à 4% ;
  • le groupe EDF en désaccord avec les mesures ;
  • un manque à gagner de 8 milliards pour EDF ;
  • Jean-Bernard Lévy décidé à employer « tous les moyens de recours disponibles » ;
  • une grève annoncée pour le mercredi 26 janvier.
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