En cette fin février 2022, les tensions pèsent plus que jamais sur le tarif du gaz en Europe. Après avoir été victime d’une hausse record de prix à la suite de problèmes d’approvisionnements, le tarif du gaz est de nouveau en danger. La guerre en Ukraine risque en effet de provoquer une flambée des prix du gaz. Or, l’alimentation en gaz de nombreux pays de l’Europe repose majoritairement sur les importations de gaz Russe. Ce conflit promet de redistribuer les cartes et de chambouler l’économie européenne, notamment du côté de l’énergie. Face à ces nombreux dangers, la ministre fédérale de l’Energie en Belgique veut plaider pour un plafonnement des prix du gaz en Europe.
Vers un plafonnement du tarif du gaz au niveau européen ?
Les pays membres de l’Union Européenne ont tout fait pour réduire le plus possible le prix du kWh de gaz. Alors que le tarif du gaz en Europe continue de flamber, les gouvernements s’activent pour réduire l’impact sur les citoyens. Néanmoins, la ministre fédérale de l’Energie en Belgique, Tinne Van der Straeten, a une autre idée.
Plutôt que de laisser les pays gérer un par un les retombées de la flambée des prix du gaz, elle propose un plafonnement généralisé du prix de l’énergie. Ce dernier serait appliqué au prix du gaz sur tout le territoire européen, et permettrait ainsi de maîtriser les fluctuations du prix de l’énergie.
Après la hausse des prix de l’énergie en Europe due à la reprise économique, la guerre en Ukraine promet de constituer un nouveau problème pour le tarif du gaz.
Ce lundi se tient, en effet, une réunion en urgence des ministres européens de l’énergie. Cette réunion intervient au lendemain de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. L’Union Européenne craint, à raison, une nouvelle hausse spectaculaire des prix du gaz en Europe en raison de la guerre en Ukraine.
Face à cette menace, la ministre fédérale de l’Energie plaide pour « une mesure qui doit être coordonnée au niveau européen ». C’est en tout cas ce qu’elle a annoncé sur le plateau de VTM Nieuws, une chaîne d’information belge. Ce plafonnement généralisé permettrait une lutte plus efficace contre la hausse des prix du gaz, et de « garantir une facture énergétique à nouveau gérable pour tout le monde ».
Les dernières nouvelles sur le tarif du gaz en Europe :
- réunion en urgence des ministres de l’énergie ce lundi ;
- la guerre en Urkraine menace de faire s’envoler les prix ;
- Tinne Van der Straeten va proposer un plafonnement des prix du gaz ;
- cette mesure permet une gestion généralisée du tarif de l’énergie en Europe.
Sortie du nucléaire et gestion du prix de l’énergie : quels moyens pour l’Europe ?
Néanmoins, la ministre de l’énergie belge ne mise pas uniquement sur des mesures au niveau européen pour endiguer la hausse des prix de l’énergie. Ses déclarations font état d’une volonté d’allier ce plafonnement européen à des directives au niveau national. Or, ces directives nationales sont déjà en vigueur dans de nombreux pays. La France, par exemple, a déployé un bouclier tarifaire, un gel des prix de l’énergie ainsi que de nombreuses aides pour permettre aux Français de ne pas subir trop violemment la hausse des prix de l’énergie sur leurs factures. Il ne reste donc plus qu’à déployer des directives européennes.
Toutefois, ce plafonnement des prix du gaz en Europe ne peut se faire sans concessions. La mise en place de cette mesure appelle la mobilisation d’importantes ressources. Des ressources qui sont notamment utilisées pour préparer la sortie du nucléaire de l’union européenne. Dans leur quête de la neutralité carbone, les États membres de l’Union Européenne prévoient en effet une sortie du nucléaire. Interrogée sur ce point, la ministre rappelle la date du 18 mars à laquelle la décision finale sera prise. Néanmoins, la guerre en Ukraine risque également de peser dans cette décision, et de repousser le développement de l’électricité et du gaz vert.
La menace de la guerre en Ukraine plane dangereusement sur le gaz en Europe
Pour bien comprendre l’impact que pourrait avoir la guerre en Ukraine sur les énergies en Europe, il faut tout d’abord savoir que la Russie représente le premier producteur et exportateur de gaz naturel dans le monde. Ainsi, les consommations en gaz de l’Allemagne et de l’Autriche reposent en grande partie sur des importations Russes. En cas de coupure des exportations Russes, les pays de l’Union Européenne pourraient faire face à une crise du gaz. Encore pire : le manque d’énergie fossile pourrait pousser le développement des énergies peu coûteuses et rapides à produire, comme le charbon.
Le gaz en Europe provient en grande partie de la Russie : la guerre en Ukraine risque donc d’impacter durablement le tarif du gaz en Europe.
Ce développement des énergies polluantes se ferait alors au détriment des énergies renouvelables. Les fonds investis pour remédier à la pénurie de gaz ne pourraient pas être investis dans les énergies renouvelables. Dans cette situation, la sortie du nucléaire et la neutralité carbone seraient encore repoussées.
La guerre en Ukraine aurait donc un impact écologique et économique bien plus important, freinant encore la transition énergétique. Néanmoins, le président russe Vladimir Poutine a affirmé mardi dernier maintenir les exportations de gaz malgré les sanctions de l’Union Européenne. Ce scénario désastreux semble donc, pour le moment, évité.
Bien comprendre la crise de l’énergie en Europe :
- la Russie, premier exportateur mondial de gaz ;
- l’Europe craint un arrêt de son approvisionnement en gaz ;
- l’Allemagne et l’Autriche sont les plus gros importateurs de gaz russe ;
- cet arrêt pourrait nuire à la transition énergétique.
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