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La menace de la coupure du gaz Russe continue de planer sur les pays de l’Union Européenne. Face à ce problème, couplé avec ceux de la crise énergétique et de la flambée des prix, l’Europe tente de trouver des solutions. Dans ce contexte tendu, que BFM Business qualifie de « jeu de poker menteur« , l’état du gaz en Europe change chaque semaine. Les nouvelles sanctions économiques envers la Russie et les réponses du pays changent la donne. Du côté de Bruxelles et de la Commission européenne, un plan d’action concret commence à émerger. Retour sur l’actualité du gaz dans l’UE de cette semaine.

L’Europe prépare le terrain : vers une indépendance au gaz Russe ?

L’hiver 2021/2022 aura été marqué par une flambée record des prix de l’énergie. Heureusement pour les Français, la crise énergétique a eu peu de répercussions sur leurs factures. Le gouvernement français a su réagir à temps pour limiter les dégâts. Néanmoins, cette intervention ne s’est pas faite sans un budget faramineux, dépensé en grande partie pour stabiliser les tarifs du gaz en France.

L’arrivée des beaux jours promet aux Français et aux citoyens européens un moment de répit. Les températures remontent, le gaz et l’électricité sont moins utilisés. Les factures promettent de redescendre et de permettre aux finances de l’Etat de prendre un congé bien mérité. Au niveau Européen, les stocks de gaz sont peu à peu renfloués. Si les réserves de gaz restent à 25% de leur capacité totale, l’Europe sécurise son approvisionnement en recevant plus de gaz que ce qu’elle en consomme.

gaz en Europe

L’état du gaz en Europe est un sujet épineux depuis le début de la crise énergétique qui prend encore davantage d’importance avec la guerre en Ukraine.

Le rapport de l’Europe au gaz Russe reste néanmoins un sujet épineux. Dans un contexte économique et politique incertain, tous les regards sont à présent tournés vers l’hiver 2022. Les pays membres et Bruxelles redoublent d’efforts pour préparer le terrain et s’assurer d’être en capacité de soutenir la consommation de gaz en Europe.

La volonté de l’Europe est assez simple : l’objectif d’indépendance au gaz Russe est lancé. Néanmoins, cela semble être un plan peu réaliste et difficile à atteindre. Pour les présidents d’Engie et de TotalEnergies, premier fournisseur alternatif en France, cet arrêt des importations du gaz Européen ne se fera pas sans conséquence. Du côté du président d’Engie, l’état et les pouvoirs européens doivent se préparer à « faire face à une forme de pénurie« .

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La Commission européenne sur la piste de solutions alternatives pour le gaz en Europe

L’information qui a marqué l’actualité du gaz ces dernières semaines, c’est la décision du président Vladimir Poutine de faire payer le gaz en Roubles. Il n’est plus question de dollar ou d’euro pour se payer le gaz Russe ; les pays devront à présent se le procurer avec la monnaie russe.

Cette décision est à la fois économique et politique. Le président Russe espère ainsi donner un coup de fouet au Rouble qui s’effondre sur le marché international, mais également affirmer sa position de grand maître à bord. Avec cette mesure, il impose ses conditions à l’Europe en réponse aux sanctions économiques.

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Dans un contexte tendu, la recherche de solutions alternatives s’accélère. Bruxelles a présenté un plan d’action économique visant à remédier à des problèmes d’approvisionnement. Les pays membres seront tout d’abord obligés de maintenir leurs réserves de gaz à 80% de leur capacité jusqu’au 1er novembre 2022.

C’est néanmoins la mise en place d’un nouveau comité responsable de toute la partie économique de l’énergie en Europe qui est à retenir. L’Europe entend mutualiser les achats et les négociations en gaz de tous les pays membres. Un comité sera alors chargé des commandes et de la négociation des prix du kWh de gaz. La Commission avance son intention de « garantir des importations à des prix intéressants« .

Ce qu’il faut retenir des mesures européennes :

  • les pays obligés de maintenir leurs réserves de gaz à 80% ;
  • la mise en place d’un comité d’achat pour le gaz ;
  • une volonté de sortir de la dépendance au gaz russe.

L’achat en commun de gaz : la solution privilégiée par Bruxelles

C’est donc une opération à grande échelle d’achat de gaz qui se prépare en Europe. Les pays ne feront plus leurs achats individuellement, mais sous la direction et la supervision de la Commission européenne. En chaperonnant ainsi les achats et le prix du gaz en Europe, les pays membres espèrent réduire leur dépendance aux hydrocarbures russes.

Cette décision devrait être votée cette semaine par les 27 pays membres de l’Union Européenne lors d’un sommet. Cette gestion de la crise énergétique rappelle l’organisation de l’achat de vaccins pour lutter contre l’épidémie de Covid. L’idée serait avant tout de diversifier les achats en gaz et les sources d’approvisionnement, dans le but de réduire grandement les achats de gaz russe.

gaz en Europe

L’Europe cherche des solutions pour s’émanciper du gaz Russe mais également pour faire le baisser le prix de l’énergie dans les pays membres.

Enfin, les déclarations officielles de la Commission européenne font état d’une volonté de « faciliter les contacts avec les fournisseurs internationaux« . L’heure est donc à l’isolation de la Russie. L’Europe s’organise vers une ouverture et une collaboration internationale. De plus, cette mesure ne serait pas limitée au gaz ; l’exécutif européen ne dissimule pas ses intentions sur le long terme et espère que cette mesure « prépare le terrain pour de futurs partenariats énergétiques au-delà du gaz« .

L’état actuel des mesures européennes :

  • propositions soumises au vote des pays membres ;
  • des négociations déjà en cours avec la Norvège, les États-Unis, le Qatar et l’Algérie ;
  • une volonté forte de s’émanciper de la Russie et d’isoler le pays.

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