Energies

Le label vert est l’objet de débats agités au sein des instances de l’Union européenne. En particulier depuis la proposition controversée faite par la France : élargir ce label aux énergies du gaz et du nucléaire. À l’origine, ce label distingue les énergies renouvelables, car son objectif est d’aider à la transition écologique en participant au financement de la conversion des États membres. Mais depuis le vote qui a eu lieu ce mercredi 6 juillet, le Parlement européen estime qu’il faut intégrer le gaz et le nucléaire dans ce nouveau mix énergétique.

Quel est l’objectif de cet élargissement du label vert ?

La décision peut surprendre a priori, car le label vert était jusqu’ici réservé aux énergies totalement renouvelables : éolien, solaire ou encore hydraulique par exemple. Simplement le Parlement européen considère que le gaz et le nucléaire sont indispensables pour continuer à se défaire progressivement des énergies fossiles, surtout les plus polluantes.

Strasbourg parlement label vert

Le label vert est en voie d’être définitivement élargi au gaz et au nucléaire.

Désormais le gaz est considéré comme « durable », mais uniquement sous certaines conditions. D’abord sa consommation à des fins de production énergétique doit s’appuyer sur des technologies récentes. Ensuite, il faut que l’usage du gaz s’inscrive dans un plan plus général, notamment pour compenser la fin des centrales à charbon ou une réduction de la part de pétrole dans le mix énergétique.

Plusieurs pays ont défendu le texte. Au premier rang desquels se trouve la France, qui a tout intérêt à trouver de nouveaux financements pour relancer la filiale nucléaire. D’autres membres tels que la Pologne ont de leur côté exprimé une volonté forte de mettre fin à leur production d’électricité via les usines à charbon. Mais il faut évidemment des sources d’énergie alternatives pour cela, et les centrales à gaz constituent une solution rentable à moyen terme.

L’essentiel à retenir sur cet élargissement du label vert :

  • désormais il ne concerne plus seulement les énergies renouvelables ;
  • en intégrant gaz et nucléaire, il englobe les énergies dites durables ;
  • l’UE considère que ces deux sources d’énergie sont indispensables pour la transition écologique ;
  • les pays favorables au nucléaire ou à la fin du charbon y sont favorables.
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Le seul moyen d’atteindre les objectifs de la transition énergétique ?

Le texte fait l’objet de discussions depuis plusieurs mois, mais avec ce vote du Parlement une étape importante vient d’être franchie. Les résultats montrent bien les dissensions autour du sujet : 328 députés européens l’ont approuvé, tandis que 278 s’y sont opposés. En tête de l’opposition, des partis écologistes qui voient là une opération de façade, qui pourrait même s’apparenter à du greenwashing.

Parlement vote du label vert

Résultats du vote : 328 votes pour, 278 contre.

Quoi qu’il en soit c’est un premier pas franchi pour cette nouvelle taxonomie. Si elle est définitivement adoptée, elle va donc permettre de financer les investissements dans le nucléaire et le gaz. Mais elle a surtout pour but de permettre à l’ensemble des États membres de l’Union européenne d’atteindre les engagements en faveur du climat et de la transition énergétique.

En attendant, le Conseil européen doit encore valider la proposition d’ici le 11 juillet. Le cas échéant, cette taxinomie entrera en vigueur dès le 1er janvier 2023. Les opposants ont également la possibilité de lancer des recours au niveau judiciaire.

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