À l’approche de l’hiver, le gouvernement encourage les entreprises à pratiquer le télétravail pour éviter tout risque de coupure de courant généralisée en France. Dans son plan de sobriété présenté ce 6 octobre, l’Etat français plébiscite le home office, notamment pour les fonctionnaires qui recevront une prime d’indemnité. Mais le télétravail permet-il réellement d’effectuer des économies d’énergie ? L’énergie économisée du côté de l'employeur n’est-elle pas répercutée sur la facture des employés ? MaPetiteÉnergie répond à toutes ces questions.
Télétravail et économies d’énergie : une vraie solution ou une fausse bonne idée ?
La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a présenté ce 6 octobre dernier le plan de sobriété du gouvernement. Pour sortir de l’inflation et surmonter la crise énergétique en France, l’Etat préconise des efforts venant de tous les secteurs. L’hiver risque donc d’être décisif. Du côté des entreprises, la ministre encourage tous les secteurs compatibles à se tourner vers le travail à la maison, aussi appelé télétravail ou home office. Cette solution devrait, selon les déclarations, permettre des économies d’électricité conséquentes.
Le télétravail serait donc une solution viable pour réduire la consommation énergétique. Dans les faits, cela se vérifie effectivement : si les locaux des entreprises ferment, les infrastructures sont moins utilisées et leur consommation d’électricité est donc diminuée. C’est encore plus notable dans le secteur du numérique, de l’informatique et de tous les métiers de bureautique : ils peuvent facilement être effectués depuis n’importe quel endroit tant que l'employé dispose d’un ordinateur. L’entreprise économise ainsi sur le chauffage des locaux, l’éclairage, ou encore l’électricité nécessaire pour recharger les laptop et faire tourner les ordinateurs.
Le télétravail séduit de plus en plus les secteurs privés et publics.
L’État accorde même une indemnité revalorisée de 15% aux fonctionnaires en télétravail. Néanmoins, la logique de ces déclarations peut interpeller. Si les entreprises réalisent des économies sur leurs factures d’électricité, les employés appelés à travailler depuis leur domicile ne risquent-ils pas de voir leur facture gonfler ? Les frais de chauffage, d’électricité et d’éclairage de leurs logements ne vont-ils pas augmenter ? Le home office est-il alors réellement efficace pour réaliser des économies énergétiques ?
Les autres annonces du plan de sobriété énergétique :
- coupure des publicités lumineuses entre 1h et 6h du matin ;
- une aide de 200€ (maximum) pour les foyers chauffant au fioul ;
- covoiturage grandement encouragé ;
- lancement d’une campagne de sensibilisation et de communication ;
- généralisation de la mise en veille des box internet.
Les avantages et les inconvénients du télétravail sur la consommation énergétique
Le premier avantage du télétravail sur la consommation énergétique se situe au niveau des transports. Les employés n’ont plus à effectuer de trajet pour se rendre sur leur lieu de travail. Ces déplacements représentent la plus grande partie des trajets effectués en France, soit plus de 3,3 millions de déplacements quotidiens. Ainsi, les usagers économisent sur les frais liés à l’essence ou sur leur titre de transport. Néanmoins, si l’impact écologique est assez avantageux, ce premier point ne représente pas d’avancée dans la diminution de la consommation d’énergie.
Dans un second temps, ce sont les factures de chauffage qui augmentent. En restant chez eux, les employés doivent chauffer leur logement. Des chauffages allumés plus longtemps entraînent donc une augmentation de l’énergie consommée ainsi qu’une facture d’électricité ou de gaz plus salée. Si, dans ce cas, l’entreprise réalise certes d’économies en chauffant ses locaux de manière moins régulière, les coûts des consommations d’énergie sont reportés sur les employés.
En télétravail, les employés subiraient une augmentation de leurs frais énergétiques, notamment en hiver.
Il en va également de même pour les consommations d’électricité liées à l’ordinateur, à l’éclairage et au fonctionnement des appareils informatiques. Ici, ce sont les employés qui doivent en faire les frais en télétravail. Il est également à noter que le télétravail doit être appliqué à 100% par l’ensemble des collaborateurs d’une entreprise pour avoir un réel impact sur la consommation énergétique. Si certains employés décident de se rendre dans les locaux tandis que d’autres sont en télétravail, les dépenses d’énergie sont multipliées par deux. Il faut alors chauffer et les locaux de l’entreprise, et les logements des employés en télétravail. Le bâtiment doit rester fermé pour que le télétravail soit efficace.
Le télétravail entraînerait donc un net report des dépenses énergétiques des entreprises sur les employés. L’efficacité d’une telle mesure reste encore à prouver. Sur ce point, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher est également prudente. Elle a annoncé, au micro de RTL, lancer une expérimentation de télétravail dans son ministère. Elle viserait à « recueillir le ressenti des salariés sur leurs consommations ».
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