Lors de la COP26, qui s’est terminée le 12 novembre 2021, il a été pour la première fois question de réduire l’utilisation des énergies fossiles. Cependant, cette décision ne ravit pas certains pays. C’est notamment le cas du Forum des pays exportateurs de gaz, FPEG, qui a déclaré son mécontentement dans un communiqué de presse paru le 17 novembre pour le moins insolite. En effet, le groupement de nations va même jusqu’à dénoncer la cancel culture des hydrocarbures.
La cancel culture, un concept qui fait polémique ces dernières années
La cancel culture est un concept apparu aux Etats-Unis qui a fait son chemin jusqu’en France. Depuis quelques années maintenant, ce terme sert souvent à désigner le fait de bannir une personne, un groupe ou une œuvre, en raison de ses propos inadmissibles. Ce sont des militants antiracistes et des défenseurs de la justice sociale qui utilisent la plupart du temps la culture de l’effacement ou de l’annulation. Elle est souvent dénoncée par les représentants politiques.
La cancel culture suscite de nombreuses polémiques alors qu’elle gagne de plus en plus le monde physique et les réseaux sociaux.
Suite aux engagements pris lors de la COP26 par environ 200 pays pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, le Forum des pays exportateurs de gaz dénonce la cancel culture dans un communiqué de presse : « En dépit du réductionnisme et de la cancel culture sur les hydrocarbures, le FPEG aspire à présenter une feuille de route équilibrée sur la transition énergétique pour un débat constructif qui permettra aux décideurs politiques d’initier et, peut-être, de mener une transition énergétique réaliste. » L
e parallèle prête à sourire dans un tel cadre. Cependant, les principaux producteurs mondiaux que sont la Russie, l’Iran, le Qatar, le Veneuela et l’Algérie prennent ces allégations très sérieusement. Ces derniers semblent visiblement inquiets que la COP26 s’attaque à l’une de leur source principale de revenus.
Le gaz naturel comme source d’énergie clé pour la transition énergétique selon les pays exportateurs de gaz
À lui seul, le Forum des pays exportateurs de gaz représente plus de 70% des réserves de gaz du monde. Il est aussi responsable de 44% de la production mondiale commercialisée et de 52% des gazoducs. Pour finir, il gère 51% des exportations de gaz naturels liquéfié. Lors de la COP26, le FPEG fait partie des signataires des accords par lesquels il est particulièrement concerné.
En effet, la sortie des énergies fossiles a été l’une des questions centrales de la dernière conférence pour le climat. Victoire en demi-teinte, la version finale du texte adoptée cette année n’annonce pas une sortie des énergies fossiles, mais seulement une réduction de l’utilisation de ces dernières.
Les pays exportateurs de gaz détiennent 52% des gazoducs du monde entier.
S’il n’est pas encore question de réduire les subventions aux énergies fossiles, les engagements pris invitent simplement les pays producteurs à ne plus utiliser celles jugées non efficaces. Le flou règne donc. Cependant, par énergies fossiles, le texte adopté désigne les hydrocarbures, soit le pétrole et le gaz naturel. Il va donc sans dire que les pays exportateurs de gaz ne se réjouissent pas des décisions prises lors de la COP26.
C’est donc pour défendre l’utilisation du gaz naturel que le Forum des pays exportateurs de gaz a publié son communiqué de presse dans lequel il dénonce la cancel culture des hydrocarbures. Le FPEG pense d’ailleurs que « le gaz naturel, la source d’hydrocarbures la plus propre, a un rôle à jouer pour soutenir une transition énergétique équilibrée ». De plus, l’organisation internationale croit « sincèrement que le gaz offre une solution complète et équilibrée que le monde recherche pour atteindre les objectifs de développement durable. »
Pour répondre aux exigences de la COP26, le FPEG s’engage pleinement dans la réduction de ses émissions de CO2. Le Forum s’engage aussi dans l’adoption de pratiques et le développement de technologies qui soutiennent la décarbonisation du gaz naturel. L’organisme fait ici notamment référence aux systèmes de captage du carbone. Enfin, plusieurs projets du Forum des pays exportateurs de gaz sont en cours pour convertir le gaz naturel en hydrogène utilisable comme source d’énergie propre.
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