Energies

Depuis les récentes annonces du gouvernement, les consommateurs français ne savent plus vraiment sur quel pied danser. Entre les annonces d’aides, puis les marches arrières faites par le Sénat, l’heure est au doute. De plus, le marché de l’électricité continue de s’affoler pour atteindre des sommets jamais égalés. Avec la vague de froid qui s’abat sur le territoire, les prix de l’électricité ne sont pas près de baisser. Comment expliquer ce coup de froid sur les prix de l’électricité pour un pays qui possède pourtant un parc nucléaire si performant d’habitude ?

Pourquoi les prix de l’électricité augmentent de plus en plus avec la période hivernale ?

Ces augmentations de prix peuvent s’expliquer par plusieurs facteurs. Des facteurs que le gouvernement Français a tenté d’enrayer de plusieurs manières. La première manière a été de proposer une augmentation du montant du chèque énergie. Cette hausse de 100€ a contribué à calmer les ménages en leur proposant un moyen de réduire la facture, pour une réponse concrète. Ensuite, le gouvernement a souhaité proposer un chèque carburant, pour enrayer une autre augmentation, malheureusement retoquée par le Sénat.

Les prix de l'électricité sont en hausse en Europe

Les prix de l’électricité sont en hausse en Europe du fait de la politique de l’UE.

Par la suite, c’est sur le plan diplomatique que la France a tenté d’agir pour enrayer la hausse des prix. En effet, le ministre Bruno Le Maire a voulu proposer aux membres de l’UE une mesure pour tenter de faire baisser les tarifs de l’électricité. Cette mesure s’est heurtée au refus de 9 pays, dont l’Allemagne. La raison de ce refus est que le système actuel, selon eux, fonctionne très bien et n’est impacté que temporairement par cette crise. Leur analyse repose sur la bonne marche du principe actuel, qui ne devrait pas être affecté par une hausse passagère et table sur la stabilité.

L’un des facteurs est également le fait que le prix de l’électricité batte un record est directement corrélé par le prix de la dernière ressource utilisée pour la produire. Cela signifie que si la dernière centrale allumée pour créer de l’électricité fonctionne au gaz, alors le prix de l’électricité sur le marché de gros est lié au prix de cette centrale.

Il ne faut pas oublier que dans le cas des centrales à gaz, une taxe carbone est mise en place. De plus, l’Europe n’est pas autonome en matière de gaz et doit s’approvisionner dans d’autres zones. C’est également le mauvais moment de le faire car la demande du côté des pays asiatiques a fait grimper le prix du gaz.

En résumé pour cette augmentation du prix de l’électricité :

  • la conjoncture du moment au niveau de la pénurie de production implique des achats pour compenser ;
  • ces achats doivent être faits sur le marché de gros de l’électricité ;
  • celui-ci est lié au prix de la dernière ressource utilisée chronologiquement pour produire l’électricité ;
  • cette dernière ressource est le gaz, fortement taxé du fait de la pollution CO2, et qui est très cher à acquérir.
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La flambée des prix de l’électricité concerne particulièrement la France et le Royaume-Uni

Le refus des pays membres de l’UE de décorréler le prix du gaz du prix de l’électricité entraîne donc de nombreuses augmentations un peu partout. L’une des raisons de leur refus tient en ce que ce principe tend à participer à la transition énergétique, puisqu’il s’agit d’un moyen pour financer les énergies renouvelables. Sauf que l’UE se trompe de plusieurs manières en affirmant cela. D’abord, la quantité d’énergie produite par le renouvelable n’est jamais prévisible, par définition. La nature n’est pas contrôlable, les pertes inévitables lors de la récupération de la production non plus.

Le prix de l'électricité atteint 300€ le mWh

Le prix de l’électricité atteint 300€ le mWh sur le marché européen de gros

L’autre erreur de l’UE tient du fait que ces théories du ruissellement ne peuvent avoir lieu qu’en tenant compte des spécificités territoriales de chacun. Un pays qui ne possède pas de littoral ne peut pas profiter de technologies de production d’électricité grâce au courant marin. La France, qui possède l’un des parcs nucléaires les plus performants, est la première victime collatérale de ce système. En misant sur le nucléaire pour compenser, car les réserves de gaz dans le monde ne l’incluent pas, la France a cru échapper à la dépendance énergétique. Le Royaume-Uni a cru faire pareil, mais se heurte à une problématique similaire.

Malgré la sortie du Royaume-uni de l’UE, cette politique lui a fait miser sur des énergies renouvelables. Cela, pour produire à hauteur de 25% d’électricité grâce à l’éolien et au marin. Sauf que cette année, le rendement a été très pauvre. Cela a également participé à la pénurie générale.

Il a fallu que les Britanniques compensent leur manque d’électricité en achetant sur le marché de gros. La France a dû faire la même chose, car de nombreuses centrales devaient faire l’objet d’un entretien conséquent en 2020, retardé à cause de la pandémie. Aujourd’hui, le prix du mWh est de 300€, contre 60 il y a quelque temps.

Rapidement, cet hiver le prix de l’électricité est élevé car :

  • les centrales nucléaires françaises n’ont pas produit assez d’électricité, car elles devaient être entretenues ;
  • au Royaume-Uni, les énergies renouvelables n’ont pas pu apporter autant d’électricité que prévu ;
  • le prix du marché de gros est lié à la demande, mais également à la nature de la ressource utilisée ;
  • la stratégie de l’UE se base sur des analyses et des espoirs idéologiques, et ne tient pas compte de tout.
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