Energies

Nouveaux rebondissements dans la crise économique majeure que traverse actuellement l’Europe. Alors que Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, annonçait une limitation de l’augmentation à 4% pour 2022, la CRE vient de dévoiler des chiffres officiels. On y découvre que l’intervention de l’Etat dans les affaires de l’énergie n’a pas qu’un impact limité. Grâce aux nombreuses mesures mises en place, l’augmentation du tarif réglementé de vente de l’électricité en France va pouvoir être maintenue à 4% pour 2022. Néanmoins, il en aurait été tout autre sans ces mesures. La CRE (commission de régulation de l’énergie) dévoile dans ses chiffres officiels que l’augmentation à prévoir était au départ de 44,5%. Une hausse du tarif de l’électricité qui aurait représenté plusieurs centaines d’euros par an et par ménage. MaPetiteEnergie décrypte cette actualité pour faire la lumière sur les dernières infos de la crise énergétique.

Tarif de l’électricité : quelles mesures pour éviter une flambée soudaine des prix ?

Une crise l’énergie guettait depuis longtemps les pays membres de l’union européenne. Telle une ombre, elle planait sur les réseaux électriques et les porte-monnaie des citoyens. Or, courant été 2021, les prémisses de cette crise pouvaient se faire sentir. Au lendemain de plusieurs confinements et d’une économie en berne, la reprise soudaine avait mis à mal le milieu de l’énergie. Une reprise économique et énergétique musclée, qui avait provoqué des problèmes d’approvisionnement, et une flambée record des prix du gaz en Europe. Or, le tarif de l’électricité, indexé sur celui du gaz, avait également fait les frais de ces hausses soudaines.

Tarif de l'électricité

L’État a redoublé d’ingéniosité pour mettre en place de nombreuses mesures protégeant le porte-monnaie des Français contre l’augmentation du tarif de l’électricité.

Fin septembre 2021, Jean Castex, le Premier ministre, annonçait un bouclier tarifaire. Cette mesure devait permettre aux Français de ne ressentir que de manière limitée les effets de la crise énergétique. Ce bouclier prévoyait de réduire l’augmentation du tarif réglementé de vente de l’électricité en France (TRVE) à seulement 4% pour toute l’année 2022. Restait ensuite à trouver les mesures nécessaires à mettre en place pour tenir ces promesses. Invitée au micro de BFM TV la semaine dernière, Barbara Pompili, ministre de la transition économique, n’hésitait pas à réaffirmer la volonté du gouvernement de maintenir cette augmentation à 4%.

Les annonces se succèdent alors : un abaissement de la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TICFE) avait d’abord été décidé. On apprenait également l’augmentation de la limitation d’utilisation des centrales à charbon, permettant de produire rapidement de l’énergie à bas coût. C’était ensuite au tour d’EDF de faire des sacrifices pour éviter une catastrophe. Le volume de l’ARENH (accès régulé à l’électricité nucléaire historique), l’électricité vendue à bas prix par EDF à ses concurrents, a alors été augmenté de 20 TWh pour 2022.

Au prix de plusieurs milliards d’euros, l’Etat a alors réussi l’impossible : l’augmentation serait bien limitée à 4% pour 2022. Afin de mettre cette hausse en perspective, la CRE révélait ce mercredi des chiffres évocateurs.

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La CRE annonce 44,5% d’augmentation en 2022 sans ces mesures

Selon les chiffres officiels de la commission de régulation de l’énergie, une augmentation de 44,5% était à prévoir sans les mesures de l’Etat. Le régulateur précise ces chiffres : cela aurait représenté près de 330 euros supplémentaires par an pour un client particulier. Du côté des professionnels, le tarif de leur facture se serait alors vu augmenter de 540 euros en moyenne. Avec une hausse maîtrisée de 4%, en revanche, ce n’est pas la même mayonnaise. Les particuliers vont devoir payer un petit supplément de 38 euros par an, quand les professionnels devront s’acquitter d’environ 60 euros/an.

Tarif de l'électricité

Le régulateur de l’énergie en France dévoile ce mercredi que les mesures de l’Etat ont évité une hausse de 44,5% sur le TRV.

Cette hausse drastique aurait été appliquée dès le premier février sur toutes les factures, autant du côté des professionnels que du côté des clients résidentiels. Avec cette maîtrise du prix de l’électricité, l’Etat permet donc aux Français de conserver leur pouvoir d’achat. Néanmoins, cet équilibrage des prix ne se fait pas sans coût. Dans le processus d’augmentation de l’Arenh, on estime que le manque à gagner du côté d’EDF représente presque 8 milliards d’euros. De son côté, l’Etat a également débloqué des fonds pour contenir la hausse du tarif de l’électricité : ces mesures inédites vont coûter près de 8 milliards d’euros au gouvernement.

Alors que les prix continuent de flamber sur le marché européen de l’énergie, à quoi faut-il s’attendre pour 2023 ? La ministre de la transition énergétique se voulait rassurante à ce sujet. Elle promet des mesures applicables sur le long terme, qui ne laisseront pas les Français tomber après les élections présidentielles. Toutefois, la CRE se veut plus terre à terre sur ce point. Le régulateur annonce devoir évaluer « l‘éventuel rattrapage à réaliser en 2023 sur les TRVE, dont le niveau dépendra des prix de marché en 2022″.

Ce qu’il faut retenir de cette actualité :

  • l’Etat bloque l’augmentation du TRV à 4% pour 2022 ;
  • une maîtrise de la hausse grâce à de nombreuses mesures ;
  • près de 8 milliards d’euros débloqués ;
  • une hausse du tarif de l’électricité de 44,5% sans ces mesures ;
  • augmentation de l’Arenh du côté d’EDF ;
  • le bouclier énergétique risque toutefois de ne pas couvrir 2023.
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