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La crise du gaz russe touche de nouveau l’Europe de plein fouet cette semaine. Après avoir refusé de payer leurs importations de gaz en roubles, l’approvisionnement en gaz de la Pologne et de la Bulgarie a tout simplement été coupé par Moscou. Pour organiser une réponse adéquate, les ministres européens de l’énergie se réunissent ce lundi 2 mai en urgence. La question de la dépendance aux énergies fossiles russes sera notamment évoquée lors de cette réunion de crise. De nouvelles sanctions à l’encontre de Moscou sont également à prévoir, à l’heure où de nombreux pays de l’Union Européenne dépendent encore grandement des importations de gaz russe.

La Russie coupe l’approvisionnement en gaz de la Pologne et de la Bulgarie

La crise du gaz russe continue d’alimenter de nouvelles polémiques. Alors que l’Union Européenne tente de trouver des solutions à sa dépendance aux énergies fossiles russe, le président Vladimir Putin a fait tomber de nouvelles sanctions mercredi dernier. L’approvisionnement en gaz de la Bulgarie et de la Pologne a en effet été coupé à la suite de leur refus de régler leur livraison de gaz en roubles.

C’est la Russie qui avait imposé le paiement de son gaz en roubles dans l’espoir de relancer l’économie du pays. Vladimir Putin avait alors annoncé que les pays refusant de coopérer s’exposaient à de lourdes sanctions. Un comportement que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a qualifié de « chantage aux énergies fossiles » dans un tweet publié le 27 avril.

gaz russe

Face à ces conditions imposées par la Russie, l’Union Européenne cherche peu à peu à se dégager du gaz russe. Pour cela, la Commission européenne avait déjà préconisé certaines mesures lors de sa précédente réunion de crise. La solution d’achats groupés en énergie avait alors été évoquée là où la Commission exhortait également les pays à maintenir leurs réserves de gaz à flot en préparation de l’hiver 2022.

Néanmoins, la coupure soudaine des exportations de gaz russe vers la Bulgarie et la Pologne vient perturber les plans de l’Union Européenne. Une réunion d’urgence, en présence de tous les ministres de l’énergie européens, se tient aujourd’hui, le lundi 2 mai, sur fond de crise. C’est en effet la première fois que la Russie met à l’exécution ses menaces de coupure de gaz.

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L’Europe encore dépendante des énergies fossiles russes : quelles solutions ?

Face à cette situation inquiétante, l’Union Européenne s’organise. Les ministres de l’énergie se veulent, pour le moment, rassurant. La situation en Bulgarie et en Pologne semble sous contrôle. C’est en effet une image d’Europe unie et solidaire que renvoient les premières déclarations. Dans un point presse, Ursula von der Leyen déclare « Nous élaborons notre réponse européenne coordonnée. Les Européens peuvent être sûrs que nous sommes unis et solidaires avec les Etats membres touchés« .

L’Union Européenne semble être prête à faire face à ce scénario de coupure soudaine d’approvisionnement en gaz. Il faut rappeler que le gaz russe représente plus de 45% des importations de gaz naturel en Union Européenne. C’est l’Allemagne qui reste le pays le plus dépendant de ces importations avec 55% de gaz russe.

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Néanmoins, ces dernières semaines, les pays de l’Union Européenne ont mis les bouchées doubles pour tenter une émancipation des énergies fossiles russes. Ainsi, l’Allemagne a vu sa part de gaz russe passer de 55% à 35%. Les pays cherchent à diversifier leur approvisionnement en se tournant vers d’autres acteurs du marché, toujours avec la volonté de stopper tout commerce énergétique avec la Russie.

Le gaz n’est pas la seule énergie fossile visée. Berlin a annoncé vouloir se passer entièrement du pétrole et du charbon en provenance de la Russie avant la fin de l’année 2022. Néanmoins, le nœud du problème reste le gaz. Même avec cette forte baisse des importations, on estime qu’il est impossible d’entrer dans une indépendance totale au gaz russe avant 2024.

Nouvelles sanctions et recherche de solutions : un programme chargé pour la réunion de crise

La réunion d’urgence de ce lundi 2 mai entend toutefois trouver de nouvelles solutions dans l’espoir de faire un pas de plus vers une Europe libérée du gaz russe. Les ministres de l’énergie, réunis à Bruxelle, tentent aujourd’hui de s’accorder sur une position commune face aux menaces de la Russie. La situation observée en Bulgarie et en Pologne alerte en effet les pays membres de la Commission européenne.

Au sein de l’Union, la crainte de nouvelles coupures de gaz se fait sentir. La Russie se trouve en position de force dans le domaine des énergies fossiles, ce qui permet à Moscou d’imposer ses conditions et de faire planer la menace d’une coupure d’approvisionnement. De plus, certains accords commerciaux passés avec de nombreuses compagnies d’énergie européennes viennent poser de nouveaux problèmes.

gaz russe

Il est urgent que la Comission européenne s’accorde sur une posture à adopter face au chantage de la Russie. En effet, de nombreuses entreprises européennes, engagées dans un contrat, doivent encore effectuer des paiements pour des stocks de gaz Russe. La question se pose : l’achat de ce gaz constitue-t-il une violation des sanctions imposées à la Russie ?

Avec une volonté affirmée de sécuriser des solutions alternatives aux importations russes et l’application de nouvelles sanctions et de nouvelles directives à l’encontre de Moscou, cette réunion d’urgence s’annonce mouvementée. Une chose est sûre : la crise du gaz russe n’en est qu’à son commencement. Une nouvelle réunion des ambassadeurs de l’U-E portant sur les nouvelles sanctions européennes est également attendue ce mercredi 4 mai.

Que retenir de cette actualité ?

  • La Russie coupe l’approvisionnement en gaz de la Pologne et de la Bulgarie.
  • L’Europe assure que les pays membres sont préparés aux coupures.
  • Dans les faits, les pays restent dépendants des énergies fossiles russes.
  • La réunion de crise de ce lundi entend trouver de nouvelles solutions.
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